Bien pessimistes, ces constatations. Mais il y a moyen d'arranger tout ça, et même d'économiser énormément d'argent ! Quelques pistes :

 

Mettre le paquet sur l'enseignement primaire pour égaliser les classes sociales. Il semble qu'il y ait actuellement une réelle volonté des dirigeants dans ce domaine. Tant mieux. Ainsi, tous les jeunes, quelques soient leurs origines, auront leurs chances de réussir.

 

Tous les jeunes doivent travailler un mois dans l'industrie entre 15 et 16 ans. Et pas des stages « d'observation ». Non : des stages où on travaille réellement pour se rendre compte de la réalité de ce monde et favoriser le choix de sa vie professionnelle. Ce serait l'équivalent de l'initiation dans les sociétés africaines, lesquelles ont beaucoup à nous apprendre.

Mon gars, après un mois à la chaîne, tu trouveras le lycée plus que sympa !

 

Rendre le collège et le lycée plus élitistes. Ne pas hésiter à réorienter les élèves qu'on ne sent pas capables de suivre, ou qui n'en ont aucune envie et qui tirent les classes vers le bas. Ces élèves pourront trouver leurs voies dans des formations courtes professionnalisantes, quitte plus tard à favoriser leurs reconversions. Le brevet des collèges et le bac retrouveront leurs vraies valeurs et conduiront à des étudiants plus performants.

 

Favoriser l'apprentissage dès 14 ans avec culture générale en parallèle. Ceci s'adresse à tous les jeunes qui souhaitent ou doivent quitter l'enseignement classique. Mais il ne s'agit pas que d'apprendre un métier. Il faut aussi accompagner ces jeunes par des cours de culture générale, d'instruction civique, etc.

Par contre, si on peut pousser l'apprentissage jusqu'au niveau bac+2, il semble nocif de le dépasser : les études supérieurs longues nécessitent des compétences théoriques incompatibles avec l'apprentissage.

 

Installer les facs surchargées et sans débouchés dans les petites villes. Quoi ? 800 étudiants en première année de psycho à Lyon ? Dont même pas le quart ressortira avec un diplôme ? Et le dixième avec un boulot ? Aller : on déménage la fac de psycho à Roanne. Plus que 200 étudiants s'inscriront, mais des motivés qui auront nettement plus de chance de réussir et surtout de trouver un job en sortie ! Et ça fera des étudiants pour faire tourner l'économie locale (logements, commerces...).

 

Installer les formations techniques dans les villes industrielles. Ce sont généralement les grandes villes, lesquelles attirent les étudiants en général. Il y aura donc moins de problèmes de recrutement d'étudiants dans ces formations qui accueilleront ainsi de meilleurs candidats. Le matériel de travaux pratiques pourra être mutualisé, entre différentes formations mais aussi avec certaines entreprises. D'où d'énormes économies. Les étudiants trouveront des stages sur place : pas besoin de louer un deuxième appartement. L'alternance sera favorisée par le tissu industriel local.

  

Attribuer des bourses conséquentes aux étudiants des filières indispensables au pays. Notre pays manque encore de techniciens spécialisés dans tel domaine ? Eh bien nous allons proposer pour l'année qui arrive une bourse d'études à tous ceux qui seront admis dans la formation correspondante. Certaines entreprises seraient peut-être même intéressées à verser quelque menu fretin moyennant un contrat d'embauche en sortie. Les attributions de ces bourses seraient remises en question tous les ans en fonction de l'évolution des besoins du pays. On pourrait aussi imaginer ce système pour des formations courtes, genre CAP.

 

Attribuer des bourses aux personnes défavorisées mais les couper dès abandon. Jérôme touche une bourse parce que ses parents ont des revenus trop faibles. Normal. Tant qu'il travaille bien, il va continuer à la toucher. Mais s'il fait preuve d'absentéisme ou de manque de travail, sa bourse doit lui être coupée directement, même en cours d'année. Il sera de nouveau éligible à la bourse en septembre à condition qu'il ait travaillé au moins 3 mois dans l'industrie, histoire de se mettre un peu de plomb dans la cervelle...

 

Attribuer certaines bourses au mérite. Julie est une élève particulièrement brillante et ses parents sont aisés. Elle aura quand même une bourse pour poursuivre ses études dans le supérieur. Ce système de « récompense » créera une émulation qui sera rentable à terme pour la société.

 

Proposer des formations professionnalisantes aux adultes. Chaque adulte, quelque soit son age, doit pouvoir poursuivre sa formation dans son domaine ou bien changer de domaine de compétence. Ca peut se faire par l'université en cours du soir, mais aussi sur internet en cours en ligne. Il lui serra délivré un diplôme en cas de réussite.

  

Favoriser la culture générale par les médias. Chaque personne, quelque soit son age, devrait pouvoir se cultiver tout au long de sa vie. Il existe déjà de nombreux moyens mais il faut les développer en permanence au fur et à mesure des évolutions techniques. Il faut aussi donner le goût de la culture à ceux qui ne l'ont pas plutôt que de les inciter à s'abrutir sur des émissions de télévision idiotes, et avec des moyens très ludiques si nécessaire.

On peut envisager aussi, pour des adultes de tous ages, de proposer des examens nationaux de culture générale (Langue française, histoire, géographie, philosophie, etc.), et de les faire valoir dans les entreprises en cas de réussite.

  

Valoriser l'expérience professionnelle chez les enseignants. Pour ceux du supérieur, pas de problème : leurs activités de recherche les maintiennent dans la réalité. Par contre, un enseignant du secondaire en poste devrait pouvoir se mettre en disponibilité pendant un certain temps pour travailler dans le secteur secondaire ou tertiaire, puis retrouver, s'il le souhaite, son ancien poste avec une gratification. Par ailleurs, un professionnel expérimenté et d'un niveau suffisant devrait pouvoir envisager une fin de carrière dans l'enseignement sans avoir à passer une agrégation.